Me voilà sur le point de m’endormir pour ma deuxième nuit en Bretagne. Le break que j’ai loué à d’une part l’avantage d’être juste assez grand pour me permettre de dormir à l’arrière, mais aussi de bénéficier du bruit du vent qui souffle dans les interstices de la carrosserie. Le bord de mer breton a du vent à revendre. On comprend mieux toutes les éoliennes.
Je ne suis pas à l’aise au volant. J’ai probablement trop peu conduit dans ma vie, et ce ne sont pas quelques périples clairsemés qui y changeront grand chose, j’imagine. Mais bon, je suis en tout cas d’une prudence de papy.
Dormir dans une voiture, au bord de mer, à l’écart de la route, peut sembler excitant, mais c’est aussi un peu angoissant. On se sent vulnérable, fragile. Et on l’est.
Ces pensées éparses peuvent sembler un petit peu morose, mais ces deux premières journées ont aussi été superbes. La lumière bretonne qu’a cherché Gauguin n’est pas une légende : je l’ai vue — ou plutôt entraperçue. Voire, simplement devinée, ce qui est malgré tout un bon début.