L’obscénité, elle est dans les rapports quotidiens, elle est dans le formatage, l’artificiel ; elle est dans le confort de ne pas exister, de ne pas parler, mais de consommer. Montrer des corps qui s’évertuent à exister, même si c’est c’est par le sexe, la drogue, ou le crime (je pense aux enfants soldats), je ne trouve pas ça pornographique. L’obscénité est dans le fait d’être complice et d’être partie prenante d’un système qui exclut, qui écrase, qui gère l’utilité et la non-utilité de certains humains.
Antoine d’Agata (via Télérama)
Le décalage de sens qu’applique Antoine d’Agata au mot obscénité, on pourrait facilement l’étendre à pornographie, qui ne serait pas celle des bites, vagins, seins, culs, etc. communément admise, mais celle du consumérisme : pornographie des biens de consommation, de l’accaparement de la libido des gens par l’occupation neuro-marketée de circuits subconscients et inconscients.
D’ailleurs, en relisant, je m’aperçois qu’il utilise les deux mots. Autant pour moi.
Ailleurs dans l’entretien, d’Agata assimile le mot nihilisme à sa démarche auto-destructrice. Pour moi, il utilise ce mot à l’envers. L’essence de sa démarche étant, comme il l’explique lui-même, un élan pour trouver une vérité à sa vie, il s’agit plutôt de l’exact contraire du nihilisme. L’obscénité consumériste qu’il décrit, est par contre une bonne définition du vrai nihilisme, je trouve.