Contrairement à ce que me suggérait mon intuition, je suis allé voir ce matin, parce que je suis passé devant la porte d’entrée, une exposition à la Chaufferie d’un artiste chinois.
Pourquoi n’avais-pas envie d’y aller ? Parce que j’imaginais un artiste contemporain, donc qui ne met pas la main à la pâte et qui se contente de déployer ses efforts à faire grimper sa côte sur le marché de l’art.
Bref, pas de l’art.
J’aurais pu croire à un calligraphe ou à un peintre plus traditionnel, vu les coups de pinceaux d’encre noire repris sur l’affiche. Mais dans ma tête, le Ministère de l’Interprétation et de la Mauvaise Foi en avait décidé autrement.
Alors, au final au bout du compte, qu’en est-il ?
Première surprise, la variété des styles picturaux. Seule ma naïveté avait pu me laisser croire au premier abord qu’elles étaient toutes de Lin Fengmian. En réalité, elles représentaient toutes le même personnage à chaque âge et bien sûr dans divers contextes : quelle évidence, c’est le Lin Fengmian en question. Comme il s’avère que ce n’est pas un personnage de fiction, il en découle que ces scènes qui font penser à des couvertures de Tintin (dixit le Ministère que vous connaissez), décrivent des étapes importantes dans la vie de l’artiste qui se révèlera être, m’apprend le gardien des lieux, le fondateur de l’Académie des Arts de Chine. Rien que ça !
L’hommage a quelque chose de conceptuellement naïf qui, vu le contexte, est une grande qualité. Au lieu de confire le personnage, ça nous le rapproche.
D’un point de vue artistique, le premier tableau est de loin celui que j’ai préféré : un dessin au trait et lavis de Wu Ganhua.
La repro ne rend pas justice à la justesse du trait, mais bon… imaginez ce dessin en 2,40 mètres de haut.
Bref, le coup de bol de la journée.
ps/ (Et honte à tous ceux qui ont pensé « le coup de bol de riz de la journée »).