Au mois de mars 1955, Peter Mangone, un fan de 14 ans, a eu la chance de rencontrer son idole, accompagnée de deux amis, à la sortie de l’Hôtel Gladstone. Elle l’a reconnu, il s’est joint à eux et l’a filmée avec la caméra 8mm qu’il avait avec lui.
Cette bobine de film s’est ensuite perdue pour refaire surface en 2002. S’en est suivie une exposition à New-York après un important travail de numérisation et de retouche, même si le film avait été très bien conservé.
Je n’ai pu m’empêcher de penser au film de Zapruder montrant l’assassinat de John Kennedy. Par les ressemblances : le film 8mm, la lien entre Kennedy et Monroe, deux documents filmés, transmis par la grâce du hasard… Par les dissemblances, qui les lient aussi : un moment historique et dramatique d’un côté ; une après-midi innocente, isolée des dures réalités de l’autre.
D’un point de vue plastique, esthétique, artistique… J’ai certes un faible pour ces images granuleuses aux couleurs délavées. Et puis, oui, le fait qu’il s’agisse de Marylin Monroe donne une valeur supplémentaire à cette sélection de clichés. J’ai toutefois envie d’ajouter deux choses. Le naturel avec lequel elle se laisse filmer par ce gamin qui a la moitié de son âge, d’une part. Et l’expressivité de son visage, la variété de ses expressions aussi. Tout ça donne une sacrée force à l’ensemble, sans compter que la vieille règle des trois unités est respectée : unité de temps, de lieu et d’action !
Fortiche.
Marylin Monroe NYC, 1955
Photos de Peter Mangone
éd. Danziger Gallery
En plus d’être d’une beauté sublime, Marilyn Monroe était une femme d’une grande sensibilité, romantique et (contrairement à ce que croient beaucoup de gens ) très cultivée : elle lisait de grands écrivains (Flaubert, Camus…), aimait l’art et la musique classique…Elle n’a malheureusement jamais eu de chance avec les hommes et n’en a pas rencontré un capable de vraiment la comprendre.
Voie lactée ô soeur lumineuse…