Bilan argentique

Depuis un mois que je me suis mis à la pellicule photo argentique, il est temps de faire un bilan, et je vais commencer par le négatif (sans mauvais jeu de mots) :

— Ça ralentit indubitablement la production d’images. On pourrait débattre de la nécessité du « slow » dans une époque de « fast » barbare, mais je suis quand même frustré d’avoir fini de traiter aussi vite mon lot de photos. Et mon retard alors ? Hein ? Comment je vais faire pour accumuler du retard dans le traitement de mes photos maintenant ? Sortir plus et faire plus de photos ? Hm…

— La dépendance vis-à-vis d’une boutique de photographie pour le développement et le scan. Et encore, j’ai la chance d’en avoir une à 20 mètres de la maison qui me fait le combo pour 530 roubles par pellicule. Cependant, je lui ai demandé de me faire des « flats scans » avec un max d’info et sans pré-traitement au niveau du scan mais il ne veut pas. Tout est automatisé pour une efficacité et un rendement maximum. Si je veux voir le côté plein du verre, il a accepté de me faire des scans en tiff à 48 bits de profondeur de couleur, ce qui m’assure une plus grande marge de retouche et de récupération des images.

Quand au positif :

— La qualité numéro 1 de l’argentique est indiscutable et frappante : c’est l’aspect « chaleureux » de la texture des images. Ces mondes étranges et science-fictionnesques à la périphérie de notre champ de vision, c’est quand même ce grain particulier qui les évoque avec le plus de force. Voilà quelque chose qui m’embêterait presque un peu, à dire vrai. Si je veux sérieusement exploiter cette veine, il va falloir que je résolve le problème du développement et du scan. Développer soi-même n’est pas insurmontable, et j’ai commencé à regarder des vidéos didactiques sur internet qui montrent comment faire. Le scan ne sera pas une étape anodine non plus, mais là aussi, on peut trouver des guides sur le web. L’ensemble représente pas mal de travail en plus, mais c’est faisable. La question reste en suspens, est-ce que ça en vaut la peine ? Surtout dans la mesure où je n’ai pas fait le tour du numérique — on en est même loin.

Art of photography

Saviez-vous que Ted Forbes a crée une chaîne Youtube ? Non, Forbes n’est pas un milliardaire du CAC40 texan — même si il réside au Texas. C’est un photographe, et Art of photography est une chaîne internet qui traite de tous les aspects de la photographie, matériel, techniques de prise de vue, histoire, exercices didactiques, publications, procédés d’impression et j’en passe…

Bref, une université de photographie à lui seul.

Que dire de plus… il s’exprime par des phrases très construites, son propos est plein de sens, il a de l’humour, l’étendue de ses connaissances est impressionante… c’est un prof exceptionnel. Ses vidéos d’une quinzaine de minutes sont bien entendu en anglais, et je rêverais de les voir sous-titrées en français (une idée éditoriale), mais depuis la dizaine d’années qu’il sévit, ça en représente tout de même plus de cinq cents aujourd’hui !

Son goût pour la transmission du savoir me fait penser à l’Université Populaire de philosophie de Michel Onfray — ainsi qu’à sa chaîne internet où il répond en quelques minutes à une des questions que déposent les gens sur le site. C’est de ce calibre-là, c’est dire si Ted Forbes joue dans la cour des grands.

The art of photography

Le flou

Un photographe qui n’a pas compris qu’il fallait avant tout simplifier ses vues et être capable d’en justifier le détail est artistiquement mort.

Henri Peyre
Flou du peintre, flou du photographe

La radicalité affichée de cette conclusion m’a fait sourire, mais le contenu de cet article offre un point de vue stimulant sur la relation entre le dessin et la photo, qui mérite cinq minutes de lecture.

Nouveau groupe Flickr

[unitegallery portfolio20170918Krutenau]

À tous les êtres humains amateurs de photographie qui en ressentaient confusément le manque, une nouvelle page Flickr apportera quelque raison de se réjouir. Krutenau est un groupe public de photos personnelles — pas de cartes postales — du quartier Krutenau à Strasbourg. C’est le premier et le seul groupe de ce genre, et j’en suis l’unique membre (tout ça pour le moment, bien sûr).